L’éditorial du numéro exprime deux inquiétudes : la menace d’un repli souverainiste en réaction aux excès de la délocalisation et la difficulté de gérer la diversité du peuple français.

Jean-Claude Trichet, dans l’entretien semestriel qu’il nous accorde, témoigne de son optimisme au sujet de la façon dont l’Union européenne a fait face aux lourds problèmes économiques posés par la pandémie de Covid-19. Il y voit une nouvelle manifestation de la vigueur de cette construction historique sans précédent. Ce qui ne l’empêche pas d’évoquer son inquiétude face aux risques de contamination de notre pays et de l’Europe par les mouvements nationalistes, protectionnistes et populistes qui sévissent actuellement outre-Manche et outre-Atlantique.

Dominique Lazar analyse un ouvrage rédigé par 18 professeurs au Collège de France qui proposent « une boussole pour l’après-Covid » établie à partir des spécificités de leurs enseignements.

Charles Conte renoue heureusement avec ses chroniques sur « la myriade d’événements au retentissement infime ou planétaire qui manifeste l’extraordinaire diversité de l’humanité ».

Deux articles – rédigés par Olivier Fournout et Philippe Lazar – témoignent de façon complémentaire de la nécessité d’échapper à l’emprise des controverses à caractère polémique au profit d’une restauration d’authentiques échanges à la fois contradictoires et constructifs, en d’autres termes de privilégier la collégialité par rapport aux invectives.

Jacques Aron rappelle un fait historique enfoui dans l’oubli :  l’érection en Allemagne nazie d’une statue en l’honneur d’un vaillant Aryen blond terrassant à coups de marteau un « dragon » dont les traits ne laissent aucun doute sur son appartenance à la « race sémite ». Une occasion pour lui de reprendre sa charge salutaire contre toutes les formes de racisme.